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Déconfinement : La position du syndicat FO


Philippe Jammes le Mardi 12 Mai 2020 à 07:05

Dans un communiqué de l’Union Départementale des syndicats Force-Ouvrière de la Haute-Corse revient sur les mesures et plan de sortie de confinement. Pour Christophe Bertin, secrétaire général de l’UD de Haute-Corse «le déconfinement ne doit pas s’apparenter à une déconfiture au goût amer pour les travailleurs, pour l’économie et plus globalement pour la population».



Dans son communiqué, le syndicat reprend une par une les mesures du déconfinement, y apportant ses commentaires et ses critiques : 
 
Les salariés
Nul doute que les employeurs auront à cœur de faire reprendre le travail, pour un redémarrage de l’économie. Cela implique que les inspecteurs du travail puissent reprendre leur activité dans des conditions normales d’accès dans les entreprises et opérer les contrôles nécessaires à la protection sanitaire des salariés dans le respect des règles édictées par le ministère du travail. Cela implique également que le droit de retrait puisse s’exercer.
A ce sujet, le syndicat FO réaffirme le rôle incontournable des CHSCT, dont il revendique l’obligation de remise en place et de consultations dans les plus brefs délais partout où ils ont été supprimés.
Si, à l’évidence, l’utilité des masques en particulier est désormais un élément de la doctrine en matière de protection et l’équipement des salariés étant considéré comme une condition de la reprise, FO s’attend à ce que les entreprises, comme les employeurs publics, assurent effectivement la prise en charge et la mise à disposition des masques requis.
Le syndicat rappelle que ce n’est pas aux salariés de payer les frais de la pandémie !!!
Pour Force ouvrière, il ne saurait donc être question que les salariés fassent cadeau de leurs congés et de leurs primes aux employeurs.
 
L’enseignement
Concernant la réouverture des écoles et des crèches, il va de soi qu’il ne saurait être question d’exposer les enfants, mais il faut résoudre l’équation “reprise du travail en présentiel, garde d’enfants, cantines, transports scolaires…”
Cette crise sanitaire confirme que les services enseignants de l’Éducation Nationale subissent de plein fouet la pénurie en Ressources Humaines et l’inexistence en Corse des moyens matériels.
 
Comme cela a été fait pour les enfants des soignants, il aurait fallu envisager la mise en place d’un service public de l’école” avec toutes les garanties de protection pour permettre aux salariés qui n’ont pas le choix de reprendre leur activité, de trouver des solutions.
Force ouvrière Haute-Corse dénonce dans ce plan de déconfinement, une absence totale de position vis à vis de l’enseignement par la voie professionnelle en Corse, à la différence de la position nationale du ministre de l’éducation, alors qu’une reprise potentielle des Lycées professionnels est envisagée pour début juin.
 
Les déplacements
Le « Green Pass » serait un sale coup de plus porté à l’économie du tourisme en Corse, avec des incertitudes scientifiques et juridiques, mais aussi avec un problème d’éthique sociale.
Le Syndicat Force Ouvrière rejette l’idée même d’un “ Green Pass” pour les passagers débarquant sur l’île sachant que les tests n’offrent qu’une garantie relative au moment où ils sont pratiqués et qu’ils peuvent constituer un début de traçage des individus.
 
Le virus Covid 19 est-il une maladie à déclaration obligatoire comme la variole ou le VIH ? Dans ce cas, ce ne sont pas les individus qui sont signalés nommément, la déclaration ne devant servir qu’à regarder comment elle évolue de façon complètement anonyme et est réservée au corps médical.
Ce qui est proposé avec un “Green Pass” ou autre forme de traçage, est nominatif et laisse la porte ouverte à tous les abus (délation…) et personne ne sait aujourd’hui quel organisme privé ou public en sera le destinataire, quid du secret des données et des libertés individuelles?
Dans ce contexte national, FO est très inquiet sur les risques de stigmatisation et de discrimination en lien avec la stratégie de dépistage visant à identifier les personnes infectées et les personnes contacts en vue de l’isolement de ces personnes et de leur entourage, potentiellement porteur. Force Ouvrière est résolument contre ce type de procédé.
Il en va de même pour la mise en place de « brigades sanitaires » dont on ne connait ni la composition, ni le but, ni par qui elles seront managées.
 
Télétravail
En temps normal, FO n’incite pas les salariés à s’orienter vers le télétravail, le télétravail créant un isolement et une rupture du lien social de l’entreprise.
Mais pour des raisons de protection sanitaire, nous demandons aux employeurs, durant cette période de crise sanitaire, donc temporairement, de massifier son utilisation, tout en rappelant que le télétravail doit faire l’objet de négociations interprofessionnelles, intégrant le droit à la déconnexion ».

 


Déconfinement : La position du syndicat FO